#je vous avoue que j'ai un peu la rage de voir ca
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Sondage France info : 65% des sympathisants socialistes voteraient pour un insoumis investi par le front populaire VS 92% d'insoumis voteront pour le NFP si le candidat est socialiste
Je ne peux qu'en déduire qu'il y a une grosse minorité de socialistes qui ne sont pas sérieux sur leur antifascisme franchement ça me dégoûte
#je vous avoue que j'ai un peu la rage de voir ca#quand on sait ce que ca represente de voter socialiste pour quelqu'un de gauche radicale c'est ouf#french politics#jpp de ces elections hate que ca se termine#it's so over
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🍵🗒️ 𖥦 [𝐆𝐫𝐞𝐞𝐧𝐲-ᵇˡᵒᵍ].𝖼𖦹𝗆 ִֶָ 𔘓𓂃 ִֶָ
。゚゚・。・゚゚。
゚。 。【Thought³】
゚・。・゚
.・゜゜・ ➷ ・゜゜・
˚๑🌨️꒱✦┊ Slice of life stories
╰┈➤ C'est drôle, hier je disais que je me trouvé jolie même si j'étais fatiguée... Aujourd'hui j'ai l'impression de plus savoir marché convenablement. La fameuse période ou j'ai l'impression d'avoir mis un pied dans un ravin est finalement là.
- : ̗̀➛ Je me sens fatiguée, épuisé, épuisé à tel point ou je pourrais en crever tellement ça me submerge physiquement. Je vous avoue que je me suis un peu précipité pour aller écrire, autant nous avons des moments ou on se sent étranger, autant on se sent spectateur de notre monde.
- : ̗̀➛ On se lève le matin, on déjeune avec lassitude et sans réel envie, on s'habille, on attend que le temps passe, puis on s'en va pour aller en cours. Une triste journée qui fait partie de nos répétitions, de notre quotidien, on s'enferme dedans. Mais en même temps on fait pas de réels efforts pour la changer.
- : ̗̀➛ J'ai mal psychologiquement, j'ai mal physiquement, tout me semble désagréable chez-moi, tout me semble repoussant, énervant.
Ça me donne la rage. J'ai envie de crier, d'hurler, de pleurer.
- : ̗̀➛ "Qu'est-ce qui cloche chez moi ?" C'est cette question que je me pose dans ces périodes là. J'ai une haine incompréhensible qui me prend sans raison particulière. Ça nous prend souvent. On se saccage la peau de nos pouces, de nos doigts, de nos lèvres, on se maudit, on se lessive dans notre tête.
- : ̗̀➛ Mais pourquoi finalement ? On sait pas. C'est comme ça.
- : ̗̀➛ "Oui, je suis toi et tu es moi, tu comprends maintenant ?
Oui, tu es moi et je suis toi, tu devrais comprendre maintenant
Nous avons un seul corps et parfois, nous devons nous affronter
Tu ne seras jamais capable de te séparer de moi, tu sais"
J'admire beaucoup Min Yoongi pour sa façon de retranscrire le combat de tous les jours que nous devons mener. En l'occurrence, cette partie de "Shadow" je la comprends d'une certaine manière.
"Nous avons un seul corps et parfois, nous devons nous affronter", cette phrase est une représentation parfaite de deux êtres qui résides en nous, celle de l'ombre, et nous... Qui essayons de l'étouffer. De la faire taire en silence. De la planter. De l'étouffer elle et son sourire vicieux. C'est elle qui nous cause nos maux et cette "maladie de la vie". On se donne l'impression de l'étouffer, mais en vérité c'est elle qui nous noie, elle nous submerge, elle nous pompe notre énergie comme si elle s'en servait de repas.
- : ̗̀➛ Je la vois bien sourire en même temps, c'est si jouissif pour elle de nous voir souffrir, de perdre le contrôle de tout, de laisser tout fuiter d'un coup, elle nous observe de ses nombreux yeux, elle nous paralyse.
- : ̗̀➛ Elle nous bouffe finalement.
- : ̗̀➛ Elle envahit notre espace de pensé, elle comble trop de partie de notre corps. Elle devient simplement nous finalement. Puis on à l'impression d'être quelqu'un d'autre, de n'être plus totalement nous, puis on se pose des questions : "Qui suis-je ?" "J'agis comme ça de base ?"
- : ̗̀➛ Finalement nous sommes deux dans un seul corps, mais il n'y a pas assez de place pour s'accepter mutuellement, alors l'une vient dévorer l'autre.
- : ̗̀➛ Non. On est pas dépressifs. Pas forcément du moins. On s'ennuie de notre mélancolie, on s'ennuie tout seul. On se bouffe tout seul. Et parfois les larmes ne viennent pas. Ca te pique les yeux cette sensation hein ? Je te comprends. Marcher parfois te demande trop d'énergie, ouvrir tes yeux c'est dur mon cœur. Tu te trouves ennuyante. Pas assez quelque chose, ou trop quelque chose.
- : ̗̀➛ Nous avons tellement trop donné de nous d'un coup, tellement que ça nous a usé émotionnellement.
- : ̗̀➛ On pourrait nous penser suicidaire à penser comme ça. Pourtant... On a pas cette volonté là, au contraire même. Notre rêve le plus chère est souvent celui de fermer les yeux, et de ne plus les ouvrir. Juste dormir éternellement. Et espérer se réveiller sans cette douleur qui nous rend malade de nous, parfois des autres aussi. On les envie par moment. On aimerait tant vivre comme eux, avoir ce fameux, "cœur léger". Le notre est jute trop lourd à porter. Mais...
- : ̗̀➛ Rien n'est mieux parfois.
- : ̗̀➛ On est juste mélancolique de quelque chose. D'un manque. On se sent pas forcément vide. Non. On les ressent ces émotions. On les ressent si fortement, si visiblement intérieurement, qu'on les refoule. On refoule tout ce goût amer dans la bouche et nos entrailles, et on vit avec.
- : ̗̀➛ On s'y habitue finalement. On se noie avec nous même.
- : ̗̀➛ Je trouve ça beau quelque part.
- : ̗̀➛ On s'attarde sur des choses que les autres ne font pas.
- : ̗̀➛ Cette douleur mon ange.
- : ̗̀➛ Elle est belle non ?
- : ̗̀➛ Ça rend parfois les choses plus belles.
- : ̗̀➛ Elle te détruit. Mais te colore de réalité. Elle te bouffe. Mais tu connais. Tu connais plus que les autres ce qu'est que se vautrer dans tout ces escaliers. Et juste en monter une. Tu connais un instant de bonheur : "J'ai réussi." Tu es toujours fière de toi quand ça arrive non ? Moi quand j'ai réussi à manger un repas complet j'étais si contente. Même si ça arrive rarement. Ça faisait du bien. Vivre paye non ?
- : ̗̀➛ Baisse pas les bras. Donne toujours de toi même. Et quand on arrivera tout en haut de ces abominable escaliers, tu iras brandir ton bras haut vers le ciel, et tu diras : "J'ai bouffé la vie."
- : ̗̀➛ C'est toi qui auras raison sur elle.
- : ̗̀➛ Rien n'est terminé.
- : ̗̀➛ Rien n'est fini.
- : ̗̀➛ Tu débutes tout juste.
- : ̗̀➛ C'est loin hein ? Je sais. Je sais. Moi aussi je trime.
- : ̗̀➛ Caresse chacune de tes douleurs, celles qui te marques intérieurement, ou même physiquement, choie les. Ta douleur n'est pas un fardeau mon ange.
- : ̗̀➛ Chérie la ta douleur. Mange la. Nourris en toi.
6:52 PM 2 déc. 2021
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You’re so square, baby I don’t care
Je ne pense pas être la seule mais en ce moment je me remémore souvent le film Un jour sans fin. Le matin quand je me réveille je pense à Bill Murray frappant son réveil avec son poing (je ne peux pas frapper mon réveil parce qu’il est humain et que je l’apprécie sacrément). Je me rappelle surtout de son attitude à mesure que le film avance. Son air blasé, son impression que plus rien ne le concerne, son envie de tout faire foirer, presque volontairement, pour voir si ça changerait quoi que ce soit. Je ne sais pas si je me suis transformée en Bill Murray dans Un jour sans fin, en tous cas j'ai bien envie de manger des choux à la crème et de parler la bouche pleine. La boucle temporelle est peut-être une métaphore de cette fatigue dont nous parlons tous ces temps-ci.
AH d'ailleurs en parlant de journées qui se suivent et se ressemblent, Amazon va mettre en ligne le 12 février Palm Springs, une excellente variation sur le thème de la boucle temporelle. J'avais écrit cet article dessus en rentrant de Normandie cet été !
Je m'inquiète de deux choses en ce moment : la rage dans laquelle me plonge ce fil DMC qui n'arrive pas et m’empêche de boucher un trou dans mon canevas et mon implication dans les storylines de Sex in the City. Appelez-ça le syndrome de Stockholm si vous le voulez, en tous cas je commence à parler à ces personnages auxquels je ne m’identifie pas une seule seconde comme si j'étais l'une d'entre elles. "Mais enfin Carrie, c'est terrible de se faire larguer par post-it, ça mérite une nouvelle paire de Manolo Blahnik, you do you girl !" J'ai même versé une larme quand le personnage qui m'est le plus antipathique (Charlotte) a été demandée en mariage. "Oui Charlotte, dis-lui que c'est dégoûtant de poser ses testicules sur le canapé blanc tout neuf." Parfois, entre deux points de canevas, je marmonne entre mes dents "dump him". Le fait est que le plus féministe dans Sex and the City c'est peut-être le fait que tous les hommes sont absolument insupportables.
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Je ne sais pas si vous avez des remèdes particuliers pour chaque chose. L'un de mes remèdes au lundi matin c'est Buddy Holly. Je brise le cycle infernal des journées qui se ressemblent en écoutant "You're so square (Baby, I Don't Care)". Ça aurait probablement été l'hymne imaginaire de mon alter-ego de Sex and the City.
Anyway.
Chaînes conjugales (Joseph L. Mankiewicz, 1949) et Autopsie d’un meurtre (Otto Preminger, 1959)
J’ai vraiment un faible pour le cinéma américain des années 40-50. Quand j’étais enfant, je râlais sur mes parents quand nous regardions un “film en noir et blanc”, rien ne me barbait plus, et voilà où nous en sommes aujourd’hui. Après écrit quelques mots sur Thelma Ritter sur Instagram, Mme Pastel m’a conseillé le film de Mankiewicz Chaînes conjugales dans lequel l’actrice est particulièrement brillante. Et je suis ravie d’avoir suivi ce conseil parce que j’ai beaucoup aimé ce film dans lequel une femme particulièrement appréciée des hommes qui l’entourent envoie une lettre à trois amies pour leur dire : je suis partie avec l’un de vos maris.
Si je le mets en lien avec Autopsie d’un meurtre d’Otto Preminger, qui raconte le procès d’un homme condamné pour avoir tué l’homme qui a violé sa femme, c’est que les deux films m’ont tous les deux intéressés pour ce qu'ils disent de la domination masculine.
Chaînes conjugales décortique trois relations hétérosexuelles dans lesquelles les femmes semblent toutes avoir quelque chose qui dérange leur mari : la première se trouve trop “provinciale”, la seconde aime beaucoup trop son travail et y passe trop de temps selon son conjoint (elle écrit pour la radio) et la troisième est écrasée par le mépris de classe de son atroce époux. Sans vouloir spoiler, il semble que la fin du film leur donne raison puisqu’elles font toutes un pas vers leur mari et abandonnent toutes un peu de leur identité au passage. En cela, le scénario tend vers un message conservateur. Mais dans la manière dont le film est fait (notamment ces échos sonores assez expérimentaux qui hantent les femmes et semblent leur montrer leur malheur profond), on peut aussi le voir comme une remise en question profonde des attentes de ces hommes. Pourquoi veulent-ils tous les trois une femme qui n’est pas la leur ? Dans toutes ces séquences, ce qui me sautait aux yeux c’était bien leurs manquements à eux. Eux qui n’arrivent pas à rassurer leur partenaire, à lui donner la place pour qu’elle puisse écrire, à la laisser vivre, tout simplement. Ils courent tous après cette femme imaginaire, qui n’a de vertu que celle-ci : de ne pas être là. D’ailleurs, elle sera hors champ pendant tout le film. Sa photo sera cachée habillement, on ne l’entendra que par une voix off évasive.
Autopsie d’un meurtre est l’un des rares films que j’ai pu voir qui aborde le viol aussi frontalement. Et c’est assez perturbant de le voir aujourd’hui puisque pendant tout le procès tous les protagonistes remettent en question le caractère de la victime en décortiquant ses mœurs, ses tenues, ses habitudes, ses cheveux, sa manière de s’exprimer... Le seul enjeu est bien l’offense qu’a subi le mari (lui-même violent) en voyant le corps de sa femme lui échapper. Le fait qu’elle ait subi un trauma est rapidement mis de côté voire jamais abordé. Certaines scènes m’ont vraiment frappée, comme ce moment où le juge prend les avocats (tous des hommes, donc) à part pour trouver un mot approprié et décent pour dire “culotte”, tels quatre hommes blancs invités sur un plateau pour parler de PMA. Ils ont peur que tout le monde ricane dans l’audience. L’un d’entre eux avoue n’avoir jamais entendu sa femme appeler ses sous-vêtements autrement. Quatre hommes qui discutent du corps d’une femme sans lui demander son avis, voilà qui a encore des échos douloureux aujourd’hui.
Je ne suis pas forcément férue des films de procès mais celui-là m’a captivée, les acteurs·trices sont incroyables, il y a un chien acrobate, une musique de Duke Ellington et James Stewart en avocat de peu d’ambition. (j’ai vraiment une passion pour ces personnages un peu détachés, on se demande bien pourquoi) Et puis j’adore James Stewart, tout simplement.
Intimations de Zadie Smith et On Connection de Kae Tempest
La pandémie m’a travaillée plus que d’habitude depuis début janvier. Parfois je me dis que la raison principale est que j’ai perdu mon chat qui était l’une de mes connections qui m’ancrait un peu au quotidien. L’ancrage est l’une des thématiques abordées dans l’essai de Kae Tempest
On Connection.
Je l’ai déjà dit ça et là mais cet ouvrage (qui va paraître en français aux éditions de l’Olivier en avril, traduction de Madeleine Nasalik) m’a vraiment émue et fait du bien, et franchement que demande-t-on de plus en ce moment. Kae Tempest parle notamment d’un sujet qui m’obsède : comment séparer sa production de son envie de la partager, de capitaliser dessus... Il y a une vraie difficulté, dans le monde dans lequel on vit, de penser en profondeur et pas en termes de rendement.
The focus on what I can succdessfully generate, on what I can monetize, on what I can contribute, is a systemic imprint that enforces a production/consumption mentality and keeps me in the thrall of needing to work to consume to value myself. If I can produce goods or services that can be exploited to maximise profit, I am valuable. If I can’t produce goods or services that can be exploited for profit, I remain un-valuable.
Kae Tempest écrit chaque essai en replaçant d’où iel parle, en replaçant ses privilèges et ses zones d’ombre. C’est une écriture très honnête, qui est aussi une ode à la créativité, à faire sans forcément viser de but, et surtout à se connecter les un·es aux autres (pareillement, sans penser à ce que cela peut nous apporter). Quand je me surprends à une aigreur toute pandémique, je repense à ses mots.
Zadie Smith, elle, réfléchit aussi à notre contexte du Covid avec des essais très ancrés dans la situation et le présent, où elle est comme toujours très drôle et intelligente, pleine d’une auto-dérision qui fait beaucoup de bien. Elle participe à faire descendre l’Écrivain·e de son piédestal et c’est très plaisant et agréable. Elle raconte ce que cela fait de travailler, d’un coup, avec sa famille présente, d’assumer ce quotidien. Les jours qui se ressemblent. Et puis elle sait donner vie à n’importe quelle scène, que ce soit aux femmes qui regardent les bouquets de fleurs dans les rues new-yorkaises ou à son masseur avec qui elle échange des banalités. Le dernier essai est particulièrement difficile et triste donc je ne dirais pas que c’est une lecture tout-terrain en ces temps moroses. Personnellement cela m’a fait du bien d’avoir cette petite fenêtre sur son esprit brillant.
Sinon j’ai fait une petite playlist pour la géniale Radio Tempête, elle sera rediffusée samedi matin et sinon elle est dispo sur Spotify si ça vous dit !
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Eric Dupond-Moretti, l'avocat qui tente de sauver Cahuzac
C'est beau, un avocat qui plaide. C'est violent, c'est désarmant. À lui, qui se lève, de défendre cette vie-là, étalée, impudique, face au tribunal, à la cour, aux jurés. La semaine prochaine, Eric Dupond-Moretti plaidera la défense de Jérôme Cahuzac. Massif, convaincu que la défense est le plus beau des sports de combat. Mais cette fois, l'exercice sera différent. On est loin, très loin des affaires qui ont fait la renommée de l'avocat du Nord.
La voix sombre, descendant toujours plus bas dans les graves quand il est en colère, Eric Dupond-Moretti- « EDM » pour les habitués des prétoires - défend depuis lundi dernier l'ancien ministre du Budget - à l'origine du plus retentissant scandale du quinquennat de François Hollande - dans l'ambiance feutrée de la cour d'appel de Paris. Le 8 décembre 2016, Jérôme Cahuzac a été condamné à trois ans de prison ferme et cinq ans d'inéligibilité pour fraude fiscale et blanchiment. Depuis, il a fait appel et changé d'avocat. Exit, l'influent Jean Veil, place à Dupond-Moretti. Reste l'ami de toujours Jean-Alain Michel.
Un adepte du contradictoire
Eric Dupond-Moretti, début février avant le procès en appel de Jérôme Cahuzac ©Olivier Roller pour Les Echos Week-end
Eric Dupond-Moretti, c'est d'abord une réputation. « C'est du brutal », assène Bernard Blier dans Les Tontons flingueurs, les larmes aux yeux en avalant d'un trait un tord-boyaux. Une audience avec l'avocat, c'est un peu ça : ça descend direct dans le gosier, ça surprend et ça brûle. Mais c'est diablement efficace. Celui qui s'est vu affublé du surnom d'« Acquittator » affiche 148 acquittements au compteur. Un record. Il le sait peut-être trop. C'est sans doute cela qui dérange. Mais jusqu'à quel point la recette fonctionne-t-elle ?
Le 16 janvier dernier, lors de la rentrée solennelle de la cour d'appel, la procureure générale de Paris, Catherine Champrenault, s'en est prise à lui sans le citer : « Parasiter l'audience de la cour d'assises par des incidents multiples qui amènent à un renvoi de l'affaire en session ultérieure est contraire à l'essence même du débat judiciaire, qui se nourrit de la confrontation pacifique des analyses et des convictions », a déclaré la haute magistrate. Une allusion aux incidents qui ont émaillé le procès de Georges Tron, défendu par Eric Dupond-Moretti et Antoine Vey ayant abouti en décembre dernier à un renvoi. « Il nous incombe d'éviter qu'une défense de rupture se transforme en stratégie d'obstruction du cours de la justice », a-t-elle martelé.
Remettre en cause le système
Dans le bureau de Maître Eric Dupond-Moretti : le faucon du tableau comme une métaphore de sa stratégie de plaidoirie ©Olivier Roller pour Les Echos Week-end
« C'est une méthode que je n'ai jamais appliquée », réplique Eric Dupond-Moretti avec cette manière bien à lui de se pencher vers vous, en vous regardant droit dans les yeux. De fait, même si sa défense d'Abdelkader Merah, le frère de Mohamed Merah, a pu choquer, on est loin d'une plaidoirie de rupture. Même si sa sortie face aux parties civiles a été huée à l'audience et qualifiée « d'obscène » sur France Inter - « Elle aussi a perdu un fils », a-t-il dit de la mère du tueur, décédé lors de l'assaut du Raid -, l'avocat ne remet pas en cause la légitimité de la cour. « Il aurait pu plaider la décolonisation et faire le procès de la France. Il aurait pu enflammer les banlieues. Il ne l'a pas fait et s'est inscrit dans le cadre d'une défense normale », affirme son confrère Richard Malka, habitué des procès médiatiques.
C'est cela, une défense de rupture : remettre en cause le système, nier la légitimité même des juges et du tribunal, comme Jacques Vergès au moment de la guerre d'Algérie (voir encadré). « Il n'y a pas de remise en cause du système chez Eric Dupond-Moretti, mais une remise en cause de la déloyauté des juges », analyse Stéphane Durand-Souffland, le chroniqueur judiciaire du Figaro qui a écrit deux livres avec lui (1).
Un avocat passionné
©Olivier Roller pour Les Echos Week-end
L'apparat de la justice exaspère Eric Dupond-Moretti qui s'inscrit clairement dans un rapport de force, pas dans la séduction. « Soit le président montre, dès le début de l'audience, qu'il sera un juge loyal... Dans ce cas, la provocation, l'outrance, la complaisance affichée pour un ton querelleur, l'ironie systématique sont des fautes qui nuisent à l'accusé. Soit l'attitude du président, ses propos, m'indiquent dès le début de l'audience que la messe est dite : je suis contraint coûte que coûte de contrarier la chronique d'une condamnation annoncée », explique-t-il dans Bête noire. « Le juge qui n'aime pas le contradictoire est un juge minable », résume-t-il quand on le rencontre. « Les critiques du monde judiciaire visant Eric Dupond-Moretti émanent souvent de confères, de magistrats ou de policiers adeptes de l'entre-soi, du prêt à juger, qui ne supportent pas que leur conviction puisse être seulement remise en cause », confirme son confrère Emmanuel Marsigny.
Dominique Coujard, qui a présidé la cour d'assises de Paris de 2000 à 2009, ne dit pas autre chose : « La cause de la défense est sacrée, il faut accepter relativement tout des avocats. » Et d'ajouter : « Dupond-Moretti, c'est du lait sur le feu. Mais on se respectait. Je n'avais pas peur, lui non plus. » Idem pour Olivier Leurent, actuel directeur de l'Ecole nationale de la magistrature, qui apprécie l'avocat croisé lors des affaires Ferrara et Colonna : « Eric Dupond-Moretti est un avocat passionné par un idéal de justice et par les causes qu'il défend. Il hait l'injustice et se bat contre toute forme de violence institutionnelle, ce qui peut l'amener à être parfois excessif dans ses propos, aux yeux de certains magistrats ou de ses contradicteurs, mais qui ne transige jamais avec l'exercice des droits de la défense, tout en ayant de l'office du juge un profond respect. » « On est dans une époque hygiéniste, on aime l'avocat docile. On l'aime dans une sorte d'asservissement. Un grand juge est un juge qui aime les avocats », justifie Eric Dupond-Moretti.
Défier l'enquêteur
« Certains voient en moi un terroriste des prétoires. Mais je ne terrorise que les imbéciles » ©SEVGI/SIPA
Tous les grands avocats ont leur marque de fabrique, leur recette propre, celle qui leur correspond le mieux. Olivier Metzner était un piètre plaideur, il a pourtant été la terreur des juges d'instruction et de ses confrères. As de la procédure, il était capable de dénicher une nullité dans 30 tomes d'actes. Georges Kiejman sait tonner dans le prétoire, renversant le micro qu'un huissier lui tend d'une main. La déstabilisation et la provocation, d'autres en ont usé avant eux : on se souvient de l'avocat Vincent de Moro-Giafferi défendant Landru, d'Emile Pollack volant au secours de Gaston Dominici et de son fils en 1954, de René Fleuriot plaidant « un procès faussé » au nom du docteur Petiot.
Eric Dupond-Moretti, lui, use de sa stature de rugbyman comme d'un porte-voix, d'un leurre aussi. Pour impressionner. Il faut le voir à l'audience tourner, comme les faucons qu'il élève chez lui, autour d'un témoin qui s'agrippe à la barre. Rien ne l'amuse plus que de fondre sur l'expert trop sûr de lui, de défier l'enquêteur... Aux personnes qui l'interrogent sur son attitude en audience, Eric Dupond-Moretti a coutume de répondre : « Certains voient en moi un terroriste des prétoires. Mais je ne terrorise que les imbéciles »... « Il a toujours été comme ça. Je l'ai connu devant les cours d'appel de Douai et de Saint-Omer à une époque où il y avait quatre personnes dans la salle. Il avait déjà cette rage de dire à chaque fois qu'il pensait qu'on ne l'écoutait pas », raconte Eric Dussart, grand reporter et chroniqueur judiciaire à La Voix du Nord. Et de dire la chose bien fort.
Un « bon client »
Un avocat à la formule juste ©NIVIERE/SIPA
C'est l'affaire d'Outreau en 2000 qui « révèle » Eric Dupond-Moretti. C'est là qu'il naît aux médias. « ll éclatait, on avait l'impression qu'il était partout », se souvient un chroniqueur judiciaire. L'avocat arpente les tribunaux et les cours d'assises depuis 1984, date de sa prestation de serment. Il avoue avoir longtemps été anxieux à l'idée de plaider : « J'ai eu beaucoup de mal pendant des années à maîtriser le stress d'avant plaidoirie et j'allais vomir. Ca a duré dix ans », raconte-t-il en tirant sur sa cigarette. Depuis, il n'a pas changé mais il a mûri, il ne vomit plus mais fume toujours autant, et ses grognements à l'audience se sont transformés en rugissements. « Il a une sorte de rituel, il a tendance à faire des commentaires ou des grognements quand une personne parle à la barre », se rappelle un magistrat. En fait-il trop ? Après le procès d'Abdelkader Merah, Bernard-Henri Lévy a critiqué son « excès de vanité » et son « attitude narcissique ». « Mes effets d'épitoge ne valent sans doute pas vos effets chemises Charvet toujours ouvertes et toujours parfaitement blanches, même sous les bombes de théâtres des opérations où vous jouez votre rôle », rétorque cinglant l'avocat.
À narcissique, narcissique et demi. L'entrée de son cabinet à Paris est tapissée de photos le représentant avec de grands avocats ou des vedettes... Quand il sera détrôné de la première place du classement des avocats les plus puissants de France par le magazine GQ, il refusera de rencontrer les journalistes chargés d'effectuer les portraits. Eric Dupond-Moretti sait se servir des médias. Il est un « bon client », à la formule juste. Certains lui reprochent d'être avide de notoriété, lui qui a joué le rôle d'un magistrat dans Chacun sa vie - un film de Claude Lelouch. Mais ses amis pensent qu'il n'a pas changé. « Il considère que le dossier commence avec lui dans l'immédiateté de l'audience », analyse l'avocat suisse, Marc Bonnant, qui lui est très proche. Et l'amitié de ces deux-là dit autre chose que l'image publique de l'avocat. Car il n'y a pas plus dissemblables que Marc Bonnant et Eric Dupond-Moretti. Le premier, policé, précieux à l'extrême, est l'opposé de l'avocat du Nord. « Je plaide saucisson-vin rouge, vous plaidez comme au xixe siècle », lui a lâché un jour Eric Dupond-Moretti. Mais les deux avouent une amitié sans borne. « Il est tendre, bienveillant, attentif, d'une extrême générosité », reconnaissent ses amis. Un choc d'image entre une certaine brutalité judiciaire et l'humanité débordante d'un bon vivant. Pas tant que ça en fait, tant l'intelligence de l'émotion, de l'humain, fait partie du métier.
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Conserver son ADN
« Quand il parle, on l'écoute. Il a l'intuition du contentieux », explique son associé Antoine Vey. « Il a un vrai talent dans la manière d'exploiter une faille dans un dossier pour parvenir à créer un doute suffisant et obtenir un acquittement », observe Olivier Leurent. Rares en fait sont les présidents de cour d'assises qui ne lui reconnaissent pas un vrai sens de la technique judiciaire. Car une cour d'assises est loin d'être un jardin d'enfants : c'est un lieu d'une violence inouïe, incontournable et c'est au « magistrat de l'humaniser au maximum », répète Olivier Leurent. Bref, inutile d'en rajouter ; « il n'y a pas de méthode pour 'traiter' Eric Dupond-Moretti, il suffit de connaître très bien le dossier et de le ramener sans cesse au dossier », explique Philippe Dary, aujourd'hui président de la chambre de l'instruction à la cour d'appel de Paris et qui a croisé l'avocat dans le troisième volet de l'affaire d'Outreau alors qu'il défendait Daniel Legrand.
Efficace aux assises, la méthode EDM est-elle adaptée au pénal des affaires ? L'image de l'avocat est-elle compatible avec la défense d'une entreprise ? « Je ne suis pas dans les codes du pénal des affaires, mais c'est justement ce que les entreprises viennent chercher chez moi : ce qu'elles ne peuvent pas trouver ailleurs. Je veux conserver mon ADN, l'humain est partout », fait valoir Eric Dupond-Moretti, qui refuse de nommer les entreprises ou dirigeants l'ayant choisi comme avocat. Il dit souvent qu'il aime rouler la nuit en écoutant du Ferré ou du Brassens - qui, sur trois notes de guitare, entonnait « au village sans prétention, j'ai mauvaise réputation ». Lui trace son chemin, même si « ... les brav's gens n'aiment pas que l'on suive une autre route qu'eux... »
Quatre fauves du barreau
Jacques Vergès : la violence de la rupture :
Mort en 2013, il a toujours incarné la défense de rupture. Comme en 1957 défendant Djamila Bouhired, indépendantiste algérienne, il affirme que « les poseurs de bombes sont des poseurs de questions ». Ou lorsqu'il interpelle les juges au procès de Klaus Barbie, en 1987 : « Ce que vous lui reprochez, vous l'avez fait vous-mêmes sous la colonisation. Alors à quel titre vous permettez-vous de le juger? »
Georges Kiejman, Olivier Metzner : la lutte dans le prétoire :
Ces deux-là se haïssaient. Georges Kiejman, avocat de Nadine Trintignant, contre Olivier Metzner (décédé en 2013), défenseur du chanteur de Noir Désir. Quelques noms d'oiseaux avaient déjà été échangés devant le tribunal de Vilnius. Dans l'affaire Bettencourt, l'animosité atteindra son paroxysme : le premier - au nom de la mère - menaçant de casser la figure du second - l'avocat de la fille - devant le tribunal de Nanterre. Ils iront jusqu'à se poursuivre en diffamation.
René Floriot : la plaidoirie pour le docteur Petiot :
En 1944, la police découvre au domicile de Marcel Petiot les restes de 26 personnes. Lors du procès, en avril 1946, son avocat René Floriot, qui maîtrise parfaitement le dossier, pointe les failles de l'instruction. Et commence sa plaidoirie ainsi : « Il est toujours fâcheux pour un accusé de venir devant ses juges, précédé, je ne dis pas d'une campagne de presse - ce n'est pas le cas - mais précédé d'une opinion qui a été préparée, inconsciemment, et qui, lorsqu'elle voit pour la première fois paraître dans son box le docteur Petiot, dit 'C'est un monstre, c'est un assassin, c'est un voleur, c'est peut-être même un sadique'. » Petiot sera guillotiné le 25 mai 1946.
(1) « Directs du droit » (2017), « Bête noire » (2012). Eric Dupond-Moretti et Stéphane Durand-Souffland. Edition Michel Lafon.
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